Coupe en vermeil ayant appartenu à Gustave FLAUBERT

Cette coupe a été acquise par préemption en vente publique à l’Hôtel-Drouot le 7 novembre 2013. L’acquisition de cette coupe a été rendue possible grâce au mécénat de l’association des Amis du Musée Flaubert et d’Histoire de la médecine et de l’association des Amis de Flaubert et de Maupassant.

Cette opération a permis un juste retour à Rouen de cet objet exceptionnel du fait de son appartenance. Les objets personnels authentiques de Gustave Flaubert sont en effet très rares et parfois d’une authenticité douteuse. Ce n’est pas le cas de ce bel ensemble en vermeil d’époque Premier Empire composé d’une coupe à anse sur piédouche et d’une soucoupe dont la « traçabilité » est bien attestée.

En effet, la coupe figure dans l’inventaire après décès de Gustave Flaubert établi le 20 mai 1880. Elle était conservée dans la salle à manger de la maison de Croisset avec de l’argenterie et des bijoux. La coupe présente des poinçons de garantie de 1798-1809 ce qui laisse penser que l’objet faisait partie de l’argenterie familiale.

On retrouve l’objet 50 ans plus tard lors de la vente de la succession de Mme Caroline Franklin-Grout, nièce de l’écrivain et héritière. La coupe figure dans le catalogue de vente (18-19 novembre 1931) sous le numéro 221.

La notice affirme que « cette coupe servait quotidiennement à Gustave Flaubert », elle est même reproduite, ce qui permet une authentification.

Les recherches de Flaubertiens enthousiasmés par cette belle acquisition ont permis de découvrir l’acquéreur de la coupe en 1931 : il s’agit de Sacha Guitry, comme l’atteste un exemplaire annoté du catalogue de vente.

Dans Le Petit carnet rouge et autres textes inédits publié en 1979 par Henri Jadoux sont rassemblées des citations de Sacha Guitry qui présente ses collections : « […] Et voici les 2500 pages de L’Education sentimentale. Voici l’encrier de Flaubert, voici sa robe de chambre chinoise, encadrée comme un tableau ; voici, dans un écrin, la bague qu’il a portée toute sa vie, et cette coupe en vermeil, c’était sa tasse à déjeuner ».

Tout portait à croire que cette coupe acquise comme un déjeuner, servait quotidiennement à l’écrivain pour prendre son petit déjeuner, or il mentionne l’objet dans sa correspondance (Correspondance, La Pléiade, t II, p. 278-79).

Dans une lettre adressée à Louise Colet le 25 mars 1853, Gustave Flaubert écrit : « Je buvais du cidre dans une coupe en vermeil ».

Mais évidemment, libre à chacun d’imaginer le breuvage que Flaubert buvait dans cette coupe !